La parade automobile « Linas-autodrome » investit la place de la mairie de Linas chaque dernier dimanche du mois, 10 à 11 fois par an. À cette occasion, le stationnement y est notamment interdit à partir du samedi soir.
L’histoire de l’automobile et celle de la commune sont intimement liées et je conçois que nous ayons un devoir de mémoire envers ces « vieilles dames » et l’autodrome mythique. C’est notre patrimoine. Je conçois de même que les passionnés du genre – que je comprends et que je respecte – soient heureux de se retrouver régulièrement autour de leur passion et que la municipalité, en tant que haut-lieu historique, leur offre cette possibilité.
En revanche, je conteste la place qui est donnée à cette manifestation mensuelle et ce aux dépens des habitants mêmes de la commune – hormis la poignée de passionnés qui y résident, puisque la grande majorité vient d’autres communes, voire d’autres départements.
Premier inconvénient vécu par tous, la réquisition de l’espace : stationnement et circulation. La place de la mairie n’est pas assez grande : on en met jusque dans la cour de l’école… Un choix discutable. La parade en elle-même n’est pas sans poser des problèmes. Si vous vous trouvez sur son parcours, on pourra vous intimer l’ordre de vous arrêter pour la laisser passer. Au passage, la police municipale pourrait être mieux employée. Que dire quand les participants manifestent bruyamment leur joie avec force klaxons, surtout un dimanche matin ? Si vous n’adhérez pas plus que ça à la fête, vous pouvez en concevoir une certaine amertume à l’heure de la grasse matinée ou de l’apéritif dominical… Sans compter que ces voitures-là vous larguent leur content de gaz à effets de serre dont nous nous passerions bien. C’est un détail ? C’est un point de vue que je ne partage pas.
Appropriation de l’espace public, pollutions (sonore et atmosphérique), dépenses aux dépens de la communauté (police, communication, organisation). Une fois par an, en centre-ville, d’accord. Une fois par mois : pas d’accord. D’autres lieux sont possibles : par exemple le parking du COSOM, bien plus grand que notre petite place centrale. On réglerait au moins ainsi la gêne mensuellement occasionnée dans le centre. Si je me souviens bien, une des promesses de campagne de notre maire était : « Circulation 2. Après l’aménagement du cœur de ville, améliorer la circulation et le stationnement sur la Place de la Mairie et les rues environnantes. » Mouais…
Or voilà que lors de la réunion du Conseil municipal du 14 décembre (lire le résumé ici), nous apprenons qu’une convention de partenariat est proposée avec l’association Fans d’anciennes, située à Épinay-sur-Orge, d’une pour accepter sa nouvelle domiciliation en mairie de Linas, pour être le point de départ des rallyes touristiques qu’elle organise, et accueillir chaque deuxième dimanche du mois leur rassemblement mensuel de véhicules anciens sur le parking du COSOM. Trop, c’est trop…
Simplement, si on levait le pied avec la voiture à Linas ? Notre ville en souffre depuis si longtemps. L’histoire du sport automobile qu’on veut vénérer se tait trop souvent sur les dizaines de victimes qu’elle a entraînées. Quant aux morts, aux victimes d’accidents graves survenus sur notre commune depuis des décennies : aux oubliettes ? Ils se comptent par dizaines, par centaines sans doute. Accidentologie, embouteillages, pollution, l’intersection N20 – Francilienne, est la pire croix que nous ayons à porter. Et mêmes mortes, les voitures continuent de nous polluer dans les casses à demi-sauvages qui longent « la 20 » ou dans les terrains vagues. Et on continue de s’agenouiller devant le Dieu Bagnole. On développe et on encourage une culture pour ne pas dire un culte de la voiture, on en imprègne même nos enfants. On a même été jusqu’à nommer la crèche : « Les p’tits bolides »… J’aurais préféré « Les p’tits vélos ».